C’est toujours pertinent de parler d’altruisme dans des heures où notre société devient de plus en plus individualiste. Regardons un peu la réalité en face : le vivre-ensemble tend à devenir une idée abstraite qui cède la place à une vision hautaine mettant en avant une masse de contribuables-consommateurs. Et pourtant, quelques gestes au quotidien peuvent refléter la nature qui nous unit, indépendamment de nos statuts sociaux. Quoi qu’on dise, rien ne se fait sans les parents et l’école.
Les parents : au cœur de la transmission de valeurs altruistes
La considération d’autrui peut se traduire par une levée de fonds en vue d’une œuvre de charité. L’altruisme peut également fleurir grâce à plusieurs initiatives individuelles qui consistent à épargner chaque mois environ 10 % de ses revenus. Ces nombreux 10 % accumulés, des jeunes en échec scolaire dans nos banlieues en auraient bien besoin. On peut également se mobiliser sur le terrain pour protéger ces jeunes des caïds et de la drogue. Un combat très difficile mais que beaucoup de bénévoles mènent depuis des années. Rendre de petits services à un voisin (baby-sitting, promener le chien, garder un œil sur sa maison en son absence…), aider une vieille dame à travers la rue, apprendre les techniques du secourisme… Ce sont des exemples d’attention parmi tant d’autres. L’altruisme se concrétise aussi dans le bénévolat (pompiers volontaires, s’occuper de personnages âgées dans une maison de retraite…)
L’altruisme se fonde sur une moralité qui se transmet de génération en génération, notamment dans la famille. La droite a pu croire à un moment qu’il suffirait de criminaliser la fessée et la présumée « irresponsabilité » des parents d’enfants délinquants pour que la société vivent en parfaite harmonie. C’étaient et ce sont de fausses idées. La droite a pu croire à un moment qu’il suffirait d’instrumentaliser des faits divers pour ressortir de vieilles recettes idéologiques. Cette communication politique risque d’ébranler l’autorité parentale.
L’école : il n’y a pas d’altruisme dans l’ignorance
Une grande république ne se développe pas si l’école est en déroute, notamment avec le nombre alarmant de chômeurs surdiplômés. L’école enseigne l’histoire du pays, transmet les valeurs d’une civilisation et la richesse de notre culture. Quand des enfants musulmans disent ouvertement que les juifs sont leurs ennemis, on peut s’inquiéter. En effet, l’altruisme va obligatoirement de pair avec le vivre-ensemble, donc la laïcité.
Le renforcement de l’enseignement de l’histoire par l’école est une piste crédible. C’est en connaissant son histoire, son passé qu’on intériorise réellement les valeurs de la société. L’altruisme se traduit par un respect des cultures et convictions d’autrui. Or, la France a toujours été multiculturelle depuis plusieurs siècles. L’Europe même a existé bien avant qu’on se penche davantage sur le libre-échange depuis les années 50. L’Europe est symbole d’humanisme et empreinte des valeurs prônées par les philosophes des Lumières. Aux côté de l’école, on peut et doit se battre pour que se concrétise dans les faits l’esprit du principe de la laïcité, gage du vivre-ensemble.